Vivre avec la peur du regard des autres... Toujours.
Il y a différents types de phobie... l'anxiété sociale est un trouble du comportement qui passe parfois inaperçu aux yeux de l'entourage. Certains vivent avec sans savoir qu'ils en souffrent, d'autres finissent par ne plus sortir de chez eux...ou par avoir des attaques de panique. La peur des autres est générée par des cognitions, des pensées qui empêchent de se comporter de manière sereine lors de certaines situations sociales. Ce n'est pas incurable... Pour en savoir plus, consultez le site www.phobiesociale.org ...

lundi 24 décembre 2007

Je me sens nue

Je me sens nue. Fragile.


Mes nouveaux comportements ne sont pas suffisamment ancrés et tout semble revenu :

l’hyper vigilance au regard d’autrui, l’auto surveillance constante de moi-même, la peur de décevoir, la peur d’être critiquée, jugée, de ne pas être à la hauteur, l’angoisse – l’épée de Damoclès : tout doit être parfait, sinon… Si « non » ?

Je m’en veux terriblement.

D’avoir délaissé les exercices, de m’être laissée emportée par le bien-être…

justement !

J’ai manqué d’affirmation de moi… je n’ai pas voulu que mon mieux-allant fasse de l’ombre aux autres… et je suis retombée dans ce cercle de l’autocontrôle…

Facile à dire : « soyez vous-même… »… spontanéité… être indulgente avec soi-même… lutter contre la performance… rationaliser, objectiver, ne pas croire ce dont je n’ai pas de preuve… et par-dessus tout, guetter la pensée automatique, celle qui plombe…et fait plonger.


Mais elles sont toutes là !!!
Revenues, telles qu’elles.

Je me sens triste et terne. Avec toutes ces pensées, les miennes, celles d’avant que je fasse quelque chose.
Je rumine. Toutes tournent en boucle, à l’intérieur. Plus de sourire, plus de rire. Juste la peur que tout s’effondre encore un peu plus, un peu plus loin, un peu plus bas… J'attends l'inéluctable...
Tous mes efforts pour… rien ?


Où se cachaient-elles donc, ces affreuses ? Au détour de quel bois ?


Je sais qu’il peut en être autrement.
Je l’ai fait, je l’ai vécu pendant presque un an.

Où les renvoyer ?? Qu’enfin elles disparaissent…


Je suis fatiguée. Fatiguée de lutter.
Et elles sont revenues.

vendredi 26 octobre 2007

L'évolution de mon comportement


Après le 20 mai, j’ai continué à noter les évolutions de ma perception de mon corps.

Après le regard, les premières étapes pour sortir de soi, il y a eu…

l’apprentissage de la parole.


Etape 6
: écouter l’autre parler de lui, parler de soi. L’écho…

Etape 7 : s’exprimer dans différentes situations.

Etape 8 : dire « JE »

Etape 9 : conscience de mon corps. Se percevoir de l’extérieur…en pleine possession de mon intérieur !!

J’en suis là…



Chaque phase est plus ou moins longue, elle permet d’accéder à la suivante mais en s’y ajoutant. C’est à chaque fois une nouvelle composante, un complément.

Je réapprends tout.

Ça signifie réaliser des « exercices » pour asseoir chaque nouvelle phase sur de nouveaux comportements. Les installer, les faire durer et progresser dans la confiance en soi.
Rien n’est acquis, la vigilance est de mise, mais toujours avec beaucoup de compréhension et d’indulgence envers ce que je suis.


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J’ai de la chance : j’ai la conscience d’avoir une deuxième chance dans ma vie, comme après un accident de voiture où on s’en sort indemne…

J’ai les capacités pour faire changer ma vie, et c’est mon action sur le monde. Ce que je change dans ma vie, je peux en faire profiter les autres.

J’arrive enfin à faire ce que je veux… je n’ai pas dit que c’est simple… simplement, je sais que je peux… et ça fait toute la différence.

dimanche 16 septembre 2007

Parallèles

Ça commence avec la vague impression qu’il y a quelque chose.

Comme quelque chose que j’aurais oublié. Où, quoi, comment ?
Un vague sentiment diffus.
« Tiens, mais qu’ai-je donc oublié ? »

Alors je remonte le fil du temps en cherchant le moment où c’est arrivé.
« mais qu’est-ce qui est arrivé ? »
Tout allait bien jusque là… jusqu’à maintenant, jusqu’à hier ? Qu’est qui est arrivé qui m’a fait me réveiller PS ce matin ?


Ça faisait longtemps…le ronronnement des pensées implacables, comme un vieux mécanisme un peu enroué… il ne manque qu’un peu d’huile mais tout est en état de marche – des années d’entretien sans faille, je suis un pro du ménage.
D’ailleurs, ça y est, ça fonctionne de nouveau.
Je suis mal. Prise dans l’engrenage. Si bien que je n’arrive pas à m’extraire, à avoir ce recul, cet œil sur moi, bienveillant, pour m’aider à saisir le monde sans crainte, ce matin.

« Mais qu’est-ce qui ne va pas ? » Je m’énerve, je peste, je me débats. Mon impuissance à comprendre mon mal être m’exaspère : plus je cherche, plus je m’enfonce, moins j’ai de clefs. Parce que je suis prise dans des faisceaux de perceptions et questionnements qui se basent… des hypothèses. Le prisme de la phobie sociale.

Et je tempête ! « NON ! Je ne veux plus être comme ça ! » j’ai peur de la catastrophe imminente qui m’attend au détour de cette journée…

Aujourd’hui est une journée où je ne peux faire face. Seule.
Dire…
Hier, c’est la conséquence d’une journée où je n’ai pas dit non.
Hier, c’est la conséquence d’une journée où je n’ai pas su me faire respecter, faire respecter mon point de vue, où l’on m’a déni[e/ε].

Aujourd’hui est une journée où je m’en veux. Je m’en veux de ne pas être capable de me faire respecter avec toutes les conséquences qui vont avec. Pour moi, pour les autres.


Mais aujourd’hui n’est pas hier. Je n’ai plus 12 ans.
J’appelle.



lundi 2 juillet 2007

Elle est là.

Elle est là. C’est un brouillard paralysant qui rend les mouvements si lents que je n’ai pas l’impression d’avancer, il n’y a pas d’écho. Aveugle.
C’est une bulle transparente aux parois qui s’éloignent quand je m’approche, j’y tourne en rond, je sais que j’en suis prisonnière.
Sortir. J’essaie quand même et ça m’épuise. Chaque pas coûte plus que le précédent, l’attraction de la peur… qui peut la mesurer ?
Je plie sous le poids. La peur m’habite, elle trouble mon jugement, tout est faussé. Distordu.
J’ai juste envie de disparaître, m’enfouir, me terrer au plus profond de moi, ne plus penser.

J’entends les voisins, j’ai peur qu’on vienne frapper à ma porte. Il faudra que j’ouvre. Répondre, sourire, sortir de moi, avec la peur épidermique.
Je vais au marché, je marche les yeux baissés, le pas pressé. Je m’arrête au premier étal et j’achète ce dont j’ai besoin en un minimum de mots, un minimum de temps. Un maximum de stress. Je rentre me calfeutrer chez moi : j’ai peur que le téléphone ne sonne. Je devrai répondre.
J’ai peur de descendre au jardin. Peur qu’on m’interpelle. Peur qu’on me demande…
Quoi ?
Je ne peux pas appeler à l’aide, téléphoner. Les mots vont débouler, en vrac. Ma peur va déborder, me submerger. Je ne suis que peur, je vais faire peur.

Aujourd’hui, je suis envahie par les pensées automatiques, elles tournent à toute allure, je n’ai pas le temps de les arrêter. Une fantastique tornade qui dévaste mon intérieur qui commençait à prendre forme. Je me sens démunie : comment faire pour l’arrêter ? comment faire pour ne plus me sentir agressée par l’extérieur ? Je sais bien qu’elles sont sans fondement, qu’aujourd’hui, elles m’habitent mais que demain elles seront parties. J’espère. Je sais. Courber l’échine, attendre que ça passe.

Après ? je me sentirai vidée…et révoltée d’avoir manqué de vigilance, de m’être laissée prendre au piège de ces griffes. Amère, dégoûtée, déçue de n’avoir pas eu le courage, la volonté, les capacités de mettre en place ce que j’ai appris, lutter pied à pied avec chaque pensée erronée, s’appuyer sur les faits, déjouer l’emprise, me faire confiance, me tourner vers l’extérieur plutôt qu’à l’intérieur car la peur est là, tapie tout au fond de moi, hôte indésirable que j’héberge depuis toujours.
Demain ?

vendredi 15 juin 2007

"Parlez-moi de vous"

Il s’approche… : « parlez-moi de vous », trop près du gouffre.
Je me tiens devant les autres, face à eux, dos au précipice dont je dois les protéger.
« parlez-moi de vous » : le sésame redouté – pas de pirouette possible – qui me fait me retourner, regarder au fond… voir qu’il est encore là, ce néant qui m’aspire. Vertigineux.
La peur tapie au fond, s’approche, me prend. Elle m’envahit, fait remonter les larmes accumulées tout au fond de l’abîme.
« parlez-moi de vous » résonne, déformé, écho monstrueux. Pourquoi cachez le fond des choses ? parce que j’ai passé ma vie à faire comme si. Comme si je n’étais pas phobique. Le fond des choses, cette peur intense qui m’habite et ça, personne ne doit le savoir. Personne. Sous peine pour moi de subir le courroux, la peine des autres, proches ou non. Si ils apprennent que je leur ai caché ma peur toute ma vie, je vais être immanquablement rejetée. Ils se sentiront blessés d’avoir été trompés, parce que j’ai caché l’essentiel de moi-même : j’ai peur de ne pas être quelqu’un de suffisamment bien pour avoir le droit de les côtoyer, j’ai peur d’être incompétente, peur de faire du mal autour de moi par ma seule façon d’être, peur de ne pas avoir le droit d’exister, simplement… La liste est encore longue.
Mais les larmes ont débordé et il faut expliquer pour que l’autre ne se sente pas mal face à mon visage ravagé, paniqué. Essayer en tout cas l’impossible description d’un serpent de mer que nul n’a jamais vu en entier, pas même moi.
Je subis encore la phobie sociale, toutes ses pensées dysfonctionnelles qui entraînent une vision déformée de la réalité.
« parlez-moi de vous », c’est cet intérêt d’autrui dont je ne me sens pas digne.
L’autre veut me connaître, qu’ai-je à offrir ?

dimanche 20 mai 2007

Le regard de l’autre me pétrifie…

Les étapes de la libération !

1 - EMPRISE Peur du regard des autres
Peur du jugement
Peur d'être abordée, peur de l'agressivité supposée des autres
2 - LIBERATION => Desinhibition
3 - PHASES DE TEST DU NOUVEAU REGARD SUR LE MONDE
étape 1 regarder autour de soi, s'apercevoir qu'on passe inaperçu
étape 2 regarder les autres, chercher à rencontrer le regard des autres : sentiment d’EUPHORIE SOCIALE
étape 3 s'apercevoir qu'il n'y a pas d'agressivité, parler à autrui en le/la regardant dans les yeux sans être déstabilisé.
étape 4 apprécier d'être regardée, soutenir le regard, parler en regardant vraiment son interlocuteur.
étape 5 démystifier l'autre, le rendre accessible
J'en suis là... je prépare l'étape 6.

étape 6 ??

dimanche 13 mai 2007

La peste et autres [mo]...

Je me méfie de moi comme de la peste.
Une peste insidieuse, qui avance masquée, la peur de l’autre.
Elle n’est que le résultat d’une équation à multiples inconnues. Un mauvais calcul de ma part. J’ai toujours été nulle en maths.
Les inconnues, ce sont toutes les suppositions, forcément négatives que je formule sur le regard que les autres ont sur moi. Je suis la composante principale de l’équation : je suis censée me connaître mais là encore , je me suis trompée.
Je suis partie du principe que je vis dans un monde agressif dont je ne maîtrise pas les codes. « Les autres ne doivent à aucun prix se rendre compte de mon incompétence et mon imposture : je ne suis pas à ma place dans ce monde. »Je suis trop sensible, trop égoïste, incapable d’aller vers les autres. Malgré tous mes efforts, je ne comprends pas comment « ils » fonctionnent. « Ils » restent une énigme pour moi.
Alors comme il faut bien avancer, j’ai posé l’équation « moi contre les autres dans un monde hostile ».
Et la peur s’est installée comme corollaire, comme des parenthèses pour fermer cette infernale équation.
Ma vie entre parenthèses.
Et la peur, chaque minute. A guetter les signes extérieurs, à chercher les réponses dans les regards. Tout est sujet à interprétation !
Je tiens pour vrai toute chose que je pense : je pense être limpide, transparente. Je crois n’avoir rien d’intéressant à dire, j’imagine les autres puissants et j’en tire immédiatement les conséquences : je suis vulnérable, je suis inintéressante, je suis incapable.
Et me comporte donc comme tel.

Et si tout ça était faux ?
Merci Platon.
La clef est dans la caverne : je guette les ombres, hypnotisée, absorbée par les illusions alors que la vraie vie m’attend dehors.
Hors de la peur des autres !

Qui peut comprendre ?
J’ai tellement soif des autres ! Apprendre, comprendre, donner, recevoir. Aimer.
Je ne veux plus vivre enfermée dans une peur irrationnelle. J’ai tout à apprendre pour être à moi-même, être avec les autres. Mettre en place de nouveaux comportements adaptés pour aller vers les autres et leur permettre de m’approcher.

Je suis comme un aventurier découvrant un nouveau continent : explorer avec ce qu’on est, faire attention à soi pour aller toujours plus loin vers l’inconnu, l’étranger, l’ « alien ».
Mais la peur sert…

dimanche 6 mai 2007

Les [mo] ont un sens...

Les mots ont un sens, on l’oublie souvent, à force de les utiliser, de les user jusqu’à l’abus.
L’abus de langage, pas un vain mot.
Tout à commencé avec le premier mot pour moi.
Les premiers maux devrais-je dire.
Mon prénom, ce nom d’avant, celui qui précède.
Qui précède mon existence.
J’aurais pu m’appeler Emmanuelle ou Bénédicte. L’un comme l’autre m’aurait convenu sans problème. Mais mes parents n’étaient pas d’accord, alors ils en ont choisi un autre.
Depuis des années, je cherche dans les mots, les étrangers, les connus, les bizarres où se cache la clé de mes maux.
J’ai toujours eu le sentiment de ne pas être à ma place, d’être trop ou pas assez. Née trop tôt.
J’ai demandé à mes parents ce qui s’était passé à ma naissance, avant mon existence, avant mon nom. Mais toutes leurs réponses aussi franches et honnêtes ne solutionnaient pas l’indicible malaise que j’éprouve à être moi. Ce prénom qu’ils m’ont donné, qu’ils m’ont choisi devrait m’aller comme un gant car il est tellement emprunt d’amour. Mais il tinte à mes oreilles comme un abus de langage.

J’avais renoncé à chercher dans le passé.
Et puis il y a deux mois, ma cousine m’a dit de but en blanc qu’elle aurait dû s’appeler Christelle si je n’étais pas née trois mois avant elle…
Le ciel s’est ouvert. Les nuages qui voilaient le soleil se sont éclipsés.

Mes parents ne savaient pas avant comment ma tante voulait nommer son bébé et ils ne l’ont pas su après non plus. Simplement, moi, dans ma petite enfance, j’ai entendu les adultes, mes grands-parents, mes oncles et tantes autour de moi.
Personne n’est coupable, responsable : la vie est ainsi.

Je sais maintenant pourquoi je me cherche un prénom depuis des années. Un prénom qui ne soit pas déjà attribué, un prénom qui ne me fasse pas prendre la place de quelqu’un, un prénom qui me distingue, un prénom qui dise qui je suis.
Je veux briller pour les autres, les réchauffer, les protéger…je suis Hélie.

mardi 1 mai 2007

Serpent boa, murène et autre bête...

Le serpent boa est de retour : il m’enserre, remonte par l’intérieur…je l’ignore, je feins, j’esquive…peine perdue, ces circonvolutions sont ici, là, et encore ici…il a réussi à s’infiltrer par toutes les pensées que je n’ai pas contrées.
Je lutte chaque instant contre moi-même, contre ces pensées qui me nuisent…non, je ne suis pas ignoble, oui, j’ai le droit d’être aimée, non, je n’ai fait de mal à personne, non, je ne blesse personne, j’ai le droit d’exister !!! j’ai le droit…mais j’ai peur.
La peur remonte, elle s’infiltre, elle s’insinue, commence à me paralyser l’esprit…j’ai honte devant chacun, je suis transparente, « ils » vont se rendre compte de mon imposture, « ils » vont me lapider. Perdre l’estime de l’autre. Perdre la présence de l’autre. Perdre. Je ne veux pas jouer.
Le retour de l’innommable chose qui m’a habitée toutes ses années. Toutes ses années à ne pas comprendre que le danger était à l’intérieur. J’ai peur des autres quand je devrais m’occuper de ma peur de moi.
Mais je ne sais pas m’occuper de moi : je ne sais que me détester d’être si peu à la hauteur de mes espérances, incapable de dire ce que je pense, incapable d’entreprendre - à quoi bon je ne sais pas aller au bout des choses. Incapable d’aimer bien tant j’ai peur de faire mal. Mal aux autres. Qui peut comprendre que les autres sont l’objet inaccessible de mon désir ??? comment donner ? comment recevoir ? comment dire ? comment ??????????????????
Alors j’existe au milieu des autres : maintenant je sais que le ballet incompréhensible des attitudes de tous n’est pas contre moi. Je ne suis pas le centre du monde, je ne suis pas l’objet de tous les regards. Je ne suis pas égoïste, ni égocentrique. J’ai peur, c’est tout.
J’ai peur de ne pas être à la hauteur de ce que je suppose… je suppose que les autres attendent de moi une présence sans faille, une compétence entière, la connaissance de toute chose, une écoute de chaque instant, un don plein et entier.
Je ne serai pas à la hauteur. Qui le pourrait ?
L’exigence que j’ai pour moi, j’imagine que les autres, tous les autres, l’exige aussi de moi. La moindre erreur est impardonnable, « ils » me la feront payer et je n’aurai qu’à m’en prendre à moi-même, et « ils » auront raison. Les autres sont compétents, moi non. Les autres savent ce qu’il faut faire ou dire en toute circonstance, moi non.
Les autres n’ont pas peur d’entreprendre, ne se posent pas mille questions, avant, pendant, après. Les autres n’ont pas honte au moindre mot soi-disant inapproprié. Les autres n’ont pas l’impression de ne pas être à leur place. Les autres n’ont pas les scrupules, les doutes, les inquiétudes constantes chevillées au corps, la crainte irraisonnée de déclencher une catastrophe, irrémédiable. Les autres savent aimer, savent donner et recevoir, savent se faire respecter, savent dire non, savent gérer leurs émotions. Les autres savent exister. Etre au monde.
Comment lutter contre soi ?
Avant, je m’enfonçais toute seule la tête sous l’eau…pour me faire payer. Mais payer quoi ? « Si je suis mal, c’est que je le mérite, c’est ma faute. »Maintenant, je sais qu’il faut que je me prenne par la main, que je me console, que je me gratifie. Je ne suis pas responsable de ce que je suis, personne ne l’est. C’est comme ça.
Mes pensées sont dysfonctionnelles. Je pense «de travers », j’interprète de manière erronée ce que je perçois. Je suis quelqu’un de bien, de sensible, d’attentionné. Ceux qui me côtoient ont envie de continuer. Je n’ai pas de honte à avoir. Ça arrive à tout le monde de dire des trucs bizarres, ou non. Chacun est capable de recul. Je ne dois pas surestimer les situations. Être spontanée, comme les autres. Personne n’attend quelque chose de particulier que je dois décrypter. Si quelqu’un veut me dire quelque chose, il est capable de le faire. Donner et recevoir, ça s’apprend. Je ne suis pas obligée de mener ma vie en fonction des autres et de leurs attentes ou désirs supposés. Si je suis bien, je saurai partager. Il n’y a pas de mal à se faire du bien. On ne peut donner que ce qu’on a reçu et cultivé. Il faut avancer petit à petit. Je peux avoir confiance en moi comme les autres l’ont également : si je peux pour les autres, je peux aussi pour moi. Me faire confiance… je ne suis pas seule.
La murène s’est retirée dans sa tanière…