Les mots ont un sens, on l’oublie souvent, à force de les utiliser, de les user jusqu’à l’abus.
L’abus de langage, pas un vain mot.
Tout à commencé avec le premier mot pour moi.
Les premiers maux devrais-je dire.
Mon prénom, ce nom d’avant, celui qui précède.
Qui précède mon existence.
J’aurais pu m’appeler Emmanuelle ou Bénédicte. L’un comme l’autre m’aurait convenu sans problème. Mais mes parents n’étaient pas d’accord, alors ils en ont choisi un autre.
Depuis des années, je cherche dans les mots, les étrangers, les connus, les bizarres où se cache la clé de mes maux.
J’ai toujours eu le sentiment de ne pas être à ma place, d’être trop ou pas assez. Née trop tôt.
J’ai demandé à mes parents ce qui s’était passé à ma naissance, avant mon existence, avant mon nom. Mais toutes leurs réponses aussi franches et honnêtes ne solutionnaient pas l’indicible malaise que j’éprouve à être moi. Ce prénom qu’ils m’ont donné, qu’ils m’ont choisi devrait m’aller comme un gant car il est tellement emprunt d’amour. Mais il tinte à mes oreilles comme un abus de langage.
J’avais renoncé à chercher dans le passé.
Et puis il y a deux mois, ma cousine m’a dit de but en blanc qu’elle aurait dû s’appeler Christelle si je n’étais pas née trois mois avant elle…
Le ciel s’est ouvert. Les nuages qui voilaient le soleil se sont éclipsés.
Mes parents ne savaient pas avant comment ma tante voulait nommer son bébé et ils ne l’ont pas su après non plus. Simplement, moi, dans ma petite enfance, j’ai entendu les adultes, mes grands-parents, mes oncles et tantes autour de moi.
Personne n’est coupable, responsable : la vie est ainsi.
Je sais maintenant pourquoi je me cherche un prénom depuis des années. Un prénom qui ne soit pas déjà attribué, un prénom qui ne me fasse pas prendre la place de quelqu’un, un prénom qui me distingue, un prénom qui dise qui je suis.
Je veux briller pour les autres, les réchauffer, les protéger…je suis Hélie.
dimanche 6 mai 2007
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