Vivre avec la peur du regard des autres... Toujours.
Il y a différents types de phobie... l'anxiété sociale est un trouble du comportement qui passe parfois inaperçu aux yeux de l'entourage. Certains vivent avec sans savoir qu'ils en souffrent, d'autres finissent par ne plus sortir de chez eux...ou par avoir des attaques de panique. La peur des autres est générée par des cognitions, des pensées qui empêchent de se comporter de manière sereine lors de certaines situations sociales. Ce n'est pas incurable... Pour en savoir plus, consultez le site www.phobiesociale.org ...

mercredi 17 décembre 2008

Jour de liberté suite

Exister sans la peur collée aux basques.
Hier c’était là.
Aujourd’hui c’est arrivé.

Je ne sais pas comment décrire ce sentiment profond d’être un moi libre.
Agir sans se poser d’improbables questions semble tellement évident à tout un chacun qu’il faut sans doute avoir vécu la contention perpétuelle pour se rendre compte du prix de la liberté gagnée…

C’est de toute façon rétrospectivement, juste cet instant d’après, qui me fait saisir ce que j’ai gagné, pleinement.
Oui, gagné, le mot n’est pas trop fort.
J’ai gagné la liberté : ce n’est pas une simple évasion de la prison qu’est la peur du regard des autres. Ces murs invisibles que j’avais dressés mentalement, ces murs fait de pensées tellement sûres d’elles-mêmes qu’elles en étaient sans contrôle, m’enrôlant dans un tourbillon de règles et d’interdits sans noms.
Je n’ai pas fait le mur, non…je l’ai déconstruit.
Et je savoure aujourd’hui le fait de rentrer dans un bar en plein milieu d’après-midi pour boire un verre en attendant un entretien, simplement parce que j’en ai envie. Et je me régale à ces entretiens de recrutement où je dois parler de moi, de mon parcours, de ce que je veux.
Je n’ai pas peur de ces personnes inconnues : je suis moi pleinement et si ça leur convient, tant mieux.
Est-il besoin de préciser qu’il n’y a pas d’arrogance, pas de prétention, dans mon attitude ?
Etre moi me semblait tellement incongru.
Maintenant je sais que je ne suis pas ordinaire et ça me plait infiniment.

Je trouve l’humain tellement intéressant… c’est tellement enrichissant de découvrir ces autres personnalités… et de pouvoir à mon tour apporter quelque chose à ce monde…

Alors oui, bon, le perfectionnisme n’est jamais loin qui m’empêchera de profiter pleinement de cette victoire ! Perpétuelle insatisfaction…
« Oui, mais… »
Ce combat-là est pour demain…


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mardi 11 novembre 2008

Dans un bocal

Insaisissable, insatiable moi jamais satisfait.
Ça tempête et ça s'agite, ça brasse le vent
d'un impossible et improbable changement...
Je te hais.

Squatteur impénitent qui me traque
dans mes moindres recoins.
Que sauvez que tu ne détraques ?!!
Il faut, tu n'as pas, encore ?!!
Mais tu... ça n'arrive qu'à
toi. Moi
j'en ai marre de t'apprivoiser...
c'est moi le prisonnier !!!
Sombre poison de mes pensées,
T'hais toi !


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lundi 6 octobre 2008

Entre ici et là-bas

Je me sens oppressée.
J’ai donné un terme à cette vie et tous ces instants sont les derniers.
Je ne me sens déjà plus à ma place et vers un ailleurs qui n’existe que dans ma tête.
Je ne suis plus d’ici et ceux qui savent se préparent à ne plus me voir...
Comme c’est douloureux de ne vivre qu’à moitié, de se détacher de ceux qui m’aime !…
Et même de ceux que je n’apprécie pas… parce qu’ils me donnent quand même le sentiment d’exister.
Et ils se détachent aussi.

Avoir choisi de partir, de construire ailleurs… je pensais que ce serait tellement simple ! je pensais que ce serait plus facile que de subir le choix d’autrui. Et bien non.
Ça me remet face à ces autres « douleur du partir » comme disait Jean Ferrat… tous ces autres moments de ma vie, toutes ses ruptures, tous ces au revoir que je n’ai pas pu dire, tous ces endroits que j’ai quittés où j’aurais tant voulu continuer d’être.


La rupture, la fin d’une forme de soi, de perception…

Qu’est-ce qui est à dépasser dans tout cela ?
Pourquoi toujours chercher l’ailleurs ???

A chaque fois, ça a été une nouvelle mue.

A chaque fois, j’ai laissé une vie derrière moi.

A chaque fois, j’ai reconstruis et toujours sur ma peine…

Et cela sera encore, tant j’ai envie de vivre, de donner et d’échanger.


Mais Dieu que ça fait mal !!!!!!!!

D’être entre ici et là-bas.

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mardi 23 septembre 2008

"Faire quelque chose de sa blessure…"



Hier Boris Cyrulnik sur France Info.
Il parlait de son livre "Autobiographie d’un épouvantail"...
Cet homme de paroles a fait résonner les mots en moi.
Son écriture est dense et pas toujours limpide mais ses dires sont accessibles.
(Ecoutez-le expliquer les neurotransmetteurs de sérotonine et vous aurez l’impression d’assister en direct à une opération à cerveau ouvert !!!)

Ma blessure, c’est le manque de paroles et l’infinie solitude de l’être.
Il m’est intolérable que d’autres vivent la souffrance que j’ai vécue.
Je refuse d’être condamnée à l’enfermement par mes peurs et mes expériences "malheureuses"… et je refuse avec autant de force que les autres n’aient pas accès à ma solution.
Parce que je n’existe pas sans les autres et eux sans moi : échange, échange, et encore échange.
Je ne suis pas dépositaire d’un savoir, je suis juste passeur…

J’ai découvert que les autres m’écoutent quand je parle.
J’ai découvert que les autres recherchent ma parole.
J’ai découvert que je suis riche et que je sais partager.
J’ai découvert qu’être seul ne signifie pas "loin des autres".
J’ai arrêté de prendre la vie au sérieux : elle n’est qu’un jeu et il n’y a pas de cartes éliminatoires…


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Merci à Scott Marlin pour son aimable autorisation : www.scottmarlin.fr

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samedi 23 août 2008

Je me sens double.

Ce soir je renoue avec cette impression propre à la phobie sociale, d’être décalée.

Je sais que ce n’est pas la réalité, mais simplement des sensations, des a priori que j’ai intégrés comme vrais…

Compliqué à comprendre ?

Je suis allée voir des amis de retour de vacances, pas vu depuis un mois : j’étais heureuse de les revoir et en même temps… habitée par les pensées "habituelles" :

  • la peur de n’avoir rien à raconter, comme si il ne s’était rien passé d’intéressant dans ma vie en un mois et que forcément, eux, ils ont vécu tellement plus que moi. Eux savent vivre, pas moi.
  • la peur de déranger : est-ce le bon moment ?
  • un sentiment de vanité : à quoi bon être là ? ça sert à quoi ?

J’arrive à relativiser, à me dire que si ce n’était pas le bon moment, ils me l’auraient dit, que j’ai des choses à raconter aussi, et qu’elles sont aussi importantes. Et effectivement, j’ai parlé de ce que j’ai vécu pendant ce mois. Et sans me dévaloriser.

Mais quand même, je me retrouve avec ce regard extérieur sur moi, en vivant cette situation sociale comme si… j’avais ma peau de phobique, ce soir.
Je me suis vue comme ça et je me demandais ce que je faisais là. Spectatrice de la vie.
Je ne pense pas que ça se soit vu parce que je n’étais pas "mal", dans mes ruminations ou coincée par mes pensées. J’ai réussi en à déjouer les pièges.
Et je n’ai pas de pensées à posteriori.

Je me sens double, c’est tout.



jeudi 8 mai 2008

Ma réalité me rattrape.

Je sors de huit jours de vacances. Hors contexte.

Le paradoxe, c’est que ma réalité, c’était ces jours loin de chez moi, pas le quotidien bien rodé. Ma phobie sociale gérée, digérée dans mon environnement… elle n’ "existe" plus.
Ces situations nouvelles m’ont confrontée de nouveau à qui je suis.

Là, hors les murs, j’ai retrouvé ces sentiments qui m’habitent : ne pas être à ma place, l’illégitimité… peur de déranger, de ne pas être "adéquate" à la situation. De commettre quelque chose d’irréparable. Peur de dire blesser, de dire non, peur de dire ce que j’ai envie…

La surprise d’éprouver à nouveau ces choses-là au premier abord. L’effort à faire pour démonter ces pensées inadaptées.
Je me surprends à vivre de nouveau l’évitement.
Je me sens déstabilisée, sur le qui-vive.
L’impression de ne pas avoir fait ce qu’il faut pour m’éviter d’éprouver ça, de nouveau.

Mais non, en fait, c’est normal qu’une situation nouvelle fasse revenir du déjà vu… la différence, c’est que je décrypte tout de suite ce qui se passe.
Ce que je n’arrive pas à faire encore, c’est faire preuve d’indulgence et regarder cela avec un œil positif.
Ce n’est simple pour personne de quitter son cocon : un déménagement, c’est physique et mental. Il va falloir aussi que je déménage dans ma tête.

Changer de travail, changer de maison, changer d’environnement, changer d’habitude et changer mes contacts aux gens…
Je peux choisir.




dimanche 2 mars 2008

Elle est revenue :

m’a-t-elle quittée ?

Sans doute que non… j’aurais aimé. Mais non.

Alors cette fois, elle m’engourdit l’esprit, me laisse presque sans volonté, anesthésiée.

Je sais bien qu’elle est là et je ne sais pas par qu’elle bout la prendre tant il me semble qu’elle est partout.
Toutes mes pensées sont engluées de peur, d’anxiété, comme si mon esprit empêchait quelqu’une de s’échapper, de risquer la catastrophe.

Mais oui, voyons !... n’ayons pas peur des mots… c’est tout ce qui me reste !!

Les « j’aurais du dire, faire », les « pourquoi j’ai dit, fait… », la chape qui me voile le regard vers le dehors, tout tourné vers l’intérieur… vers ce moi si peu adulte, si peu capable de se débrouiller tout seul, qui n’en a pas fini de décoder le monde, avec son alphabet bien à lui… celui livré en bonus avec la phobie sociale !!
Alors, quoi ???

Ce qui me reste, c’est la connaissance de ce qui m’arrive, la certitude que j’ai la solution et j’ai décidé. Décidé de l’affronter, cette part de moi qui comprend tout de travers. J’attends qu’elle baisse les armes.
Oui, je le connais son manège, ce petit jeu où elle m’entraîne… je les connais toutes ces peurs qu’elle fait revenir là, en vrac, comme si tout allait revenir comme avant. La peur de décevoir, celle de déranger, d’être incongrue, inintéressante, insignifiante, celle de me leurrer, et de leurrer les autres – l’imposture –, celle de ne pas être à la hauteur, de disparaître si « on » ne m’aime pas – à supposer qu’on puisse ne plus m’aimer si je fais un pas de travers. La peur d’échouer, de ne pas pouvoir me relever si je me trompe, le manque de confiance en moi.

L’anxiété fait revenir tout en vrac, alors évidemment, c’est trop gros pour être vrai. J’ai gardé la lucidité ou la vigilance face à ça.
Tant qu’elle n’a pas tout sorti, je n’arrive pas à contrer. Comme si chaque impression, chaque raisonnement erroné lancé, il n’y a pas d’autres solutions qu’aller au bout.

Mais au bout, c’est moi qui reprends la main !

Peur après peur, pas une n’en réchappe.
Calmement, fermement, s’appuyer sur ce que je sais, le répéter, l’ argumenter. Me calmer, m’amener à me prendre en charge, ne pas me laisser tomber. Je ne suis pas seule. Me faire confiance. Me parler, parler aux autres de mes peurs. Elles sont sans fondement, elles ne s’appuient que sur un lit d’impressions, de raisonnements hâtifs… je ne peux pas les laisser s’installer chez moi ! j’ai une autre vie à vivre qu’alimenter mes peurs !!

Et alors ?
J’ai passé une journée sous le signe de l’angoisse.

En quelques minutes ce soir, j’ai réussi à me faire basculer du bon côté, celui de la sérénité.
Parce que j’ai trouvé les mots qu’il me faut, ceux que j’ai appris grâce à la TCC, pour contrer chacune de mes peurs.
Demain peut-être, encore une bataille… mais pas contre moi : contre la phobie sociale.

vendredi 1 février 2008

J'habite avec mon ombre...

Je marchais vers le soleil et bien sûr, je n’avais pas vu qu’elle me suivait…

Je crois que j’étais ivre du soleil, avide de sa lumière, de sa chaleur : je voulais le laisser rayonner à travers moi, me nourrir de ses rayons, me remplir de quiétude.
Je suis Hélie.

L’ombre ne m’a pas quitté ; elle habite ce corps-là, aussi.

La lumière n’existe pas plus sans elle, que l’ombre sans l’autre.

Alors maintenant que je sais où regarder… je n’ai plus qu’à me tourner vers l’autre moi-même que m’a fait découvrir la lumière… mon ombre.
J’ai peur de mon ombre.

Pourquoi avoir peur de regarder ? Qu’est-ce qui me fait si peur en moi ?

J’ai peur de ne pas être à la hauteur, d’avoir ces milliers de petits défauts mesquins, d’avoir une âme petite à trimballer… et ne pas même arriver à ça. Tous ces petits arrangements avec moi-même, les compromis, qui sont autant de lâchetés.

Et pourquoi pas ??? J’existe !

Je suis dure à moi-même quand je suis si indulgente à autrui.
Je crois qu’il me faut arrêter de maltraiter mon ombre, à lui marcher dessus, à l’ignorer, à lui masquer le soleil, quand je devrais jouer de la lumière…
Et puis pourquoi lui faire tout porter toute seule, quand c’est si facile à deux ?!!
Est-ce la fin de la solitude ?... elle et moi réconciliée !

Dès que la lumière est là, tout est possible.