Vivre avec la peur du regard des autres... Toujours.
Il y a différents types de phobie... l'anxiété sociale est un trouble du comportement qui passe parfois inaperçu aux yeux de l'entourage. Certains vivent avec sans savoir qu'ils en souffrent, d'autres finissent par ne plus sortir de chez eux...ou par avoir des attaques de panique. La peur des autres est générée par des cognitions, des pensées qui empêchent de se comporter de manière sereine lors de certaines situations sociales. Ce n'est pas incurable... Pour en savoir plus, consultez le site www.phobiesociale.org ...

dimanche 2 mars 2008

Elle est revenue :

m’a-t-elle quittée ?

Sans doute que non… j’aurais aimé. Mais non.

Alors cette fois, elle m’engourdit l’esprit, me laisse presque sans volonté, anesthésiée.

Je sais bien qu’elle est là et je ne sais pas par qu’elle bout la prendre tant il me semble qu’elle est partout.
Toutes mes pensées sont engluées de peur, d’anxiété, comme si mon esprit empêchait quelqu’une de s’échapper, de risquer la catastrophe.

Mais oui, voyons !... n’ayons pas peur des mots… c’est tout ce qui me reste !!

Les « j’aurais du dire, faire », les « pourquoi j’ai dit, fait… », la chape qui me voile le regard vers le dehors, tout tourné vers l’intérieur… vers ce moi si peu adulte, si peu capable de se débrouiller tout seul, qui n’en a pas fini de décoder le monde, avec son alphabet bien à lui… celui livré en bonus avec la phobie sociale !!
Alors, quoi ???

Ce qui me reste, c’est la connaissance de ce qui m’arrive, la certitude que j’ai la solution et j’ai décidé. Décidé de l’affronter, cette part de moi qui comprend tout de travers. J’attends qu’elle baisse les armes.
Oui, je le connais son manège, ce petit jeu où elle m’entraîne… je les connais toutes ces peurs qu’elle fait revenir là, en vrac, comme si tout allait revenir comme avant. La peur de décevoir, celle de déranger, d’être incongrue, inintéressante, insignifiante, celle de me leurrer, et de leurrer les autres – l’imposture –, celle de ne pas être à la hauteur, de disparaître si « on » ne m’aime pas – à supposer qu’on puisse ne plus m’aimer si je fais un pas de travers. La peur d’échouer, de ne pas pouvoir me relever si je me trompe, le manque de confiance en moi.

L’anxiété fait revenir tout en vrac, alors évidemment, c’est trop gros pour être vrai. J’ai gardé la lucidité ou la vigilance face à ça.
Tant qu’elle n’a pas tout sorti, je n’arrive pas à contrer. Comme si chaque impression, chaque raisonnement erroné lancé, il n’y a pas d’autres solutions qu’aller au bout.

Mais au bout, c’est moi qui reprends la main !

Peur après peur, pas une n’en réchappe.
Calmement, fermement, s’appuyer sur ce que je sais, le répéter, l’ argumenter. Me calmer, m’amener à me prendre en charge, ne pas me laisser tomber. Je ne suis pas seule. Me faire confiance. Me parler, parler aux autres de mes peurs. Elles sont sans fondement, elles ne s’appuient que sur un lit d’impressions, de raisonnements hâtifs… je ne peux pas les laisser s’installer chez moi ! j’ai une autre vie à vivre qu’alimenter mes peurs !!

Et alors ?
J’ai passé une journée sous le signe de l’angoisse.

En quelques minutes ce soir, j’ai réussi à me faire basculer du bon côté, celui de la sérénité.
Parce que j’ai trouvé les mots qu’il me faut, ceux que j’ai appris grâce à la TCC, pour contrer chacune de mes peurs.
Demain peut-être, encore une bataille… mais pas contre moi : contre la phobie sociale.